Pipo & Pompo, nos deux clowns de la semaine, répondent à la vidéo de leurs exploits recto-endoscopiques que nous avions mise en ligne, où ils expliquaient comment devenir « un bon passif ». Suite à l’explosion des vues, ils ont reçu un abondant courrier électronique, il est vrai pas de toute finesse. Notre message aux deux créatures du Marais est simple : nous ne sommes pas dans le registre de l’invective, seulement de la sociologie et de l’humour. Les commentaires sur YouTube ne nous engagent pas, ceux sur notre site sont modérés, et d’un certain niveau intellectuel : nous restons dans le débat. Cependant, qui sème le vent récolte la tempête, si l’on peut dire.
Le clown blanc (Pipo, le grand, à gauche), analyse les commentaires reçus :
« Tout est vieux ! [...] vous avez vraiment 30 ans de retard. »
L’auguste au nez rouge (Pompo, le petit, à droite) :
« On a juste fait une vidéo sur comment bien s’laver l’cul ! »
Ce qui est étonnant avec la génération gay actuelle – celle des années 70 était largement plus subversive, flamboyante, cultivée (voir Fabrice Emaer et les années Palace) – c’est leur absolue soumission au catéchisme de la pensée dominante : centrés sur leurs besoins sexuels compulsifs, ils se déclarent ouvertement anticommunistes – pourquoi pas –, prosionistes (il faut bien partager le Marais avec les Maîtres), anti-islamistes (les Arabes sont méchants) mais derrière un antiracisme de bon aloi qui ne mange pas de pain, adeptes de la consommation tous azimuts, et logiquement pour le libéralisme, qui leur permet de s’épanouir comme des bêtes. Bref, ce sont de bons citoyens, intégrés, bien-pensants, politiquement neutres, c’est-à-dire soumis. C’est un choix. Nous le respectons. Mais cela ne nous empêche pas de le décortiquer.
Il est alors clair qu’une petite incursion de ces deux clowns intestino-centrés dans le monde conceptuel d’Égalité & Réconciliation ne peut que leur faire l’effet d’une bombe, ou d’une gifle.
Ces caricatures d’homosexuels (tous ne sont pas des « folles »), qui semblent vivre dans un pâté de maisons autour des bars et des backrooms de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, ayant perdu tout sens du réel, c’est-à-dire du reste du monde (le chômage, la politique, le droit du travail, la Syrie, les attentats, l’agriculture, les mères, les enfants), attirent mécaniquement sur eux les quolibets, et malheureusement les insultes. Tant leur transgression des tabous choque les tristes hétérosexuels.
« Même avec énormément d’amour, ce qui va en sortir, heu... ça n’ira jamais à la maternelle, on est d’accord... » (Dieudonné, sketch sur le mariage gay)
Personne n’a ici l’intention de déshumaniser Pipo & Pompo, qui donnent une piètre image de leur communauté. Ce sont de pacifiques minets, qui ne font de mal à personne (on espère toutefois qu’ils ne touchent pas aux enfants, surtout quand ils vieilliront, car quand on atteint les 80 ans, il faut de l’argent, beaucoup d’argent), et qui n’ont pas besoin de nous pour se ridiculiser. Leur vidéo édifiante se suffit à elle-même : elle symbolise la reductio ad analum de leur vision du monde, un trou noir, certes propre, mais vide de sens. C’est, comme le chantait Serge Gainsbourg, une voie sans issue : « Je vais et je viens... »
Pompo : « En tout cas maintenant dans vot’cul y a moins d’merde, j’imagine... »
Pipo : « Mais dans vot’ tête, par contre… »
Pipo & Pompo ne sont pas homos, ils sont juste limités
Les curieux de l’Humain ou de la psychiatrie clinique apprécieront ces deux zozos, au QI total de 150, tout au plus (mais à partager). Qui ne déclenchent pas un rejet homophobique, que nous réprouvons, et dont se repaissent les ultras de la communauté, mais un sentiment de pitié. Par l’exaltation du rabaissement de soi au niveau de ses pulsions pathologiques, ils éliminent toute transcendance et toute complexité. Parfois, il vaut mieux ne pas chercher, ne pas remonter à la source du traumatisme. Car derrière tout comportement suicidaire, qu’on devine par son côté sur-assumé, il y a un tremblement de terre personnel.
Pompo : « Y en a d’autres qui pensent aussi qu’i sont devenus homovores pasqu’ils veulent nous bouffer, il veulent nous bouffer l’cul surtout ! »
Pipo lit un commentaire de YouTube : « “J’espère que vous choperez le VIH rapidement.” Bon ben ça par exemple c’est vieux ! C’est trop vieux, on n’en meurt plus, du sida. Et puis ben y a Prep, on l’attrape même plus le sida. »
Alors comme ça, Pipo & Pompo, le sida ce ne serait pas si grave que ça finalement ? On nous aurait menti pendant si longtemps ? À moins que devant l’absence totale et persistante de la pandémie pourtant si longtemps crainte et même annoncée dans nos pays occidentaux, on ait relégué le sida à l’Afrique – moins regardante sur le diagnostic réel et belle source d’argent frais via le charity-business ? Et qu’on réserve à la clientèle plus fortunée de nos pays riches un médicament, le Truvada®, dont le coût est de 500 euros (!) la boite de 30 comprimés, et l’efficacité... ?
Revenons à nos deux zozos. Le message suivant s’adresse alors aux lecteurs et sympathisants du site Égalité & Réconciliation :
Pipo : « Clairement on vous aime pas en France, ben ça va plutôt dans not’sens par contre, mais j’comprends, ça doit être dur pour vous… Vous savez que vous êtes en train de perdre, vous savez bien comment ça va se passer de toute façon. »
Pompo : « Oui c’est comme à la fin de la Seconde Guerre mondiale. »
Pipo & Pompo, derrière leur hilarité et leur légèreté de façade, ont très bien compris qui dirige, qui punit et où il y a du plaisir et de l’argent à se faire. Pour en tirer une morale ou une vision du monde, on repassera, mais pour le reste, finalement... pas folles, les guêpes !